Alexandra la fondatrice dépose un texte sur son mariage entre maternité et entreprenariat
Primerose et la maternité c’est deux projets de vie qui se sont dessinés de manière entremêlée. Alors que l’entreprise avait à peine un an, j’ai donné naissance à Esmée, ma première fille. À l’aube de devenir mère, ma vie d’entrepreneur battait son plein. J’étais en démarrage encore. Les idées en constante effervescence. L’entreprise avait déjà du succès et je voyais tout avec un, deux, et même trois coups d’avance.
Comme plusieurs sûrement, la façon de voir le mariage entre la maternité et l'entreprenariat relevait de la pure naïveté. Celle qui est propre à beaucoup de nouveaux parents, ou on se murmure à soi-même que la vie ne va pas trop changer. Qu’on sait, qu’on saura, garder “le cap”.
Ce cap. Presque 6 ans de maternité et 7 ans d’entreprenariat plus tard je ne sais plus trop où il est. S’il y en a un. (Il y en a un?) Avoir des enfants c’est se mettre au centre d’une tempête. Avoir une entreprise c’est une constante révolution. Et tout chamboulement vient avec des grands moments comme les pires.
Esmée m’a beaucoup accompagné au travail. Elle a fait des siestes sur un petit matelas de sol sous le bureau dans la salle des employés. Le téléphone sonnait et ne la réveillait même pas. Des fois je me demande si elle dort si dur aujourd’hui à cause de ça. Ma première fille est Lion et sa petite fougue est tellement propre à la vie qu’on menait lorsqu’elle était bébé. Un feu roulant.
Trois ans plus tard, j’ai eu Maya, une petite Poisson. J’étais complètement ailleurs. J’avais besoin de prendre un vrai congé de maternité. Primerose était plus mature, ça faisait du sens. Maya a très peu mis les pieds chez Primerose. On avait un beat très smooth ensemble. C’est drôle quand j’y repense. J’ai vécu l’arrivée de mes deux enfants en mode “deux salles, deux ambiances”.
J’ai fait des croix sur certaines choses avec ma première fille que je n’étais pas prête à refaire une deuxième fois. J’ai souvent dans les premières années joué sur deux fronts, famille et entreprise, et inévitablement délaissé des amitiés, des sorties, des passe-temps. J’ai fait des kilomètres à pied en poussette pour lancer ma boutique en ligne pendant la pandémie et livrer les colis moi-même pour sauver des frais. Je suis entrée en urgence régler des dégâts d’eau, remplacer une employée malade, tout ça pour maximiser mon profit mais avec un pas pire coût niveau humain. Il y a eu une croisée des chemins qui s’est dessinée pour moi. Faire autrement pour mieux continuer. C’est un peu ma deuxième fille Maya, qui m’a fait prendre conscience de ça.
Aujourd’hui je regarde Primerose et je suis fière de mon commerce. C’est imparfait, à l’image du temps qui m'échappe parfois. Mais je me targue de dire que c’est authentique, c’est vrai. Je n’ai pas appris à être commerçante à l’école. Et je ne viens pas du tout d’une famille d’entrepreneurs. J’ai appris à tâtons. Maintenant, j’ai une équipe merveilleuse, qui en fait plus qu’avant, et qui me permet d’élever un peu mon coup d'œil sur l’entreprise. Certaines ont même quitté à leur tour pour devenir maman. Je suis fière de pouvoir offrir un lieu de travail exempts de produits chimiques pour mes employées leur permettant de rester avec nous aussi longtemps qu’elles le souhaitent dans cette saison de leur vie. Parce que Primerose c’est ça aussi : un lieu d'exception dans une industrie qui carbure aux produits chimiques.
Les entreprises sont souvent le reflet des gens qui la constituent. Vous êtes plusieurs futures mamans qui nous font confiance pour leurs soins. Et vous êtes encore plus à venir pour prendre un “break” de votre petite tempête à la maison, les yeux cernés mais le coeur plein. Vous êtes belles. Lâchez pas.
En 2025 on jongle avec beaucoup de possibilités, d’envies, de comparaisons, de déceptions, d’incertitudes et de solitude parfois. La maternité et l'entreprenariat n'échappent pas à ces dynamiques. Primerose pour moi c’est devenu un peu à l’image de mon projet de vie. Apprendre à résister dans l’inconfort de prendre son temps alors que tout va vite. Pour jongler le plus habilement possible entre travailler, m’accomplir, mais aussi vivre plus doucement avec mes enfants.
Merci de participer à ce projet avec nous. Bonne fête des mères à toutes. Vous êtes toutes extraordinaires à votre façon, dans vos petites et grandes révolutions. :)
Alexandra -xxx-
Quel beau témoignage Alexandra!!
Je viens d’une famille de 8 enfants et nos mères et grand-mères ont tellement travaillé dur car gérer ces grandes familles, c’était comme une avoir une petite pme, mais souvent sans reconnaissance et dans l’isolement. Elle n’avait pas le temps ni l’argent pour se gâter avec des soins esthétiques et sortir de la maison. Aujourd’hui, il y a ENFIN la LIBERTÉ pour les femmes. Il n"en demeure pas moins que la conciliation travail/famille n’est pas facile.
Bravo pour ta superbe entreprise qui est très appréciée et je souhaite qu’elle dure longtemps!